Le Costanera Center à Santiago

Difficultés de la gestion urbaine à Santiago – Chili

Le Costanera Center à Santiago

Le Costanera Center à Santiago © www.skyscraperpage.com

Ces 10 dernières années la ville de Santiago du Chili a présenté des changements propres à une métropole d’un pays en voie de développement. La stabilité économique et les nouveaux investissements nationaux et étrangers se sont traduits par l’apparition de plusieurs projets architecturaux, urbains et d’infrastructures qui se livrent d’une année à l’autre. L’extension du réseau de métro, la construction d’autoroutes urbaines et de parcs, le développement d’une forte industrie de la construction, ont transformé Santiago en une des villes avec la meilleure qualité de vie en Amérique latine.
Un des nouveaux projets, qui sera inauguré cette année, est le Costanera Center. Un projet d’immobilier de 700 000 mètres carré sur un terrain de 47 000 mètres carré avec une surface répartie dans un centre commercial de 6 étages et 4 tours qui dépasseront les 100 mètres, parmi lesquelles la Tour Costanera (300 mètres d’hauteur) sera la plus haute d’Amérique du Sud.
Ce nouveau complexe immobilier se trouve dans le quartier d’El Golf, le district financier de la capitale chilienne et un des plus riches de la ville. En raison du développement exacerbé, El Golf est tombé dans un état de profonde saturation. Pendant les heures de pointe les stations de métro et les bus, qui le desservent, sont bondées et les personnes doivent attendre 3 ou 4 rams de métro avant de pouvoir monter, de même pour les bus. En plus la vitesse des déplacements dans les rues et les accès aux autoroutes descend à 20km/h à cause des embouteillages.
A cause de ces problèmes, la mairie a demandé aux gérants du Costanera Center une série d’opérations qu’ils doivent réaliser avant la construction pour diminuer l’impact sur le transport public et la circulation du quartier. En effet, le projet est doté de 5 500 stationnements qui vont alourdir le trafic du quartier et on estime que plus de 3 500 000 visiteurs par mois vont venir en transport public.
Même si la mairie a utilisé des mesures de mitigation, elle a délivré le permis de construire. A deux semaines de l’inauguration, il y a des œuvres de mitigation qui n’ont pas encore été mises en place et pour cette raison la mairie ne va pas encore donner les autorisations commerciales pour l’ouverture des magasins. Le manque de coordination entre les entreprises et l’Etat (dans ce cas la mairie) devient donc un problème pour la société civile, pour les personnes qui habitent et qui travaillent dans le quartier et pour les commerçants qui voient dans ce projet une possibilité de développer leurs affaires.
On peut donc se demander, pourquoi il n’existe pas de meilleure coordination entre mairie, entrepreneurs et citoyens dans le développement des projets urbains de cette échelle, qui pourraient être une opportunité pour la ville. A quel moment du processus intervient le travail des architectes et des urbanistes? Est-ce que c’est la façon de travailler d’un pays en voie de développement? Bien sûr il reste beaucoup à faire en matière de gestion urbaine au Chili. Les nouveaux professionnels (qu’ils soient politiques, entrepreneurs, commerçants voire même citoyens) doivent commencer à penser une vision commune du futur et pas uniquement dans leurs propres intérêts. C’est la seule façon de provoquer une réelle amélioration dans le cadre de vie de toutes les personnes qui utilisent la ville.

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